Histoire : La guerre du Vietnam

Comme à mon habitude, je ne peux m’empêcher d’aller dans un pays sans en étudier l’histoire. Et ça tombe bien parce que c’est un peu l’essence même de mon projet que de vous faire découvrir le monde par le prisme des matières que l’on étudie durant notre scolarité !
Vous saviez donc au fond de vous que vous n’échapperiez pas à un article sur la guerre du Vietnam. Pour ceux qui me connaissent, et qui connaissent mon penchant pour la période musicale des 60’s-70’s aux USA et ma fascination pour le « Summer of love » et woodstock, vous devez également vous attendre à ce que je donne quelques références de l’époque. Et ça tombe encore une fois extrêmement bien parce que j’avais relevé qu’une « protest song » a été servie au menu des bacheliers 2015 (pour une fois que le fait que je continue à lire les sujets d’histoire et de philo me sert dans la vie, mes amis trinquons !).Je souligne quand même que l’éducation nationale a supprimé le célèbre FUCK d’introduction… il n’en sera rien pour moi ! Par contre ne comptez pas sur moi pour vous donner la traduction de la chanson, cela vous permettra d’aborder le sujet avec votre prof d’anglais ! Alors « What’s that spell ?!? ». Allez c’est parti « Next stop is Vietnam ».

Posons les bases.

Déja, il faut savoir que c’est le bordel en Asie du Sud Est à cette époque. Les français et l’Indochine viennent d’être renvoyés chez eux et tout ce petit monde commence sérieusement à virer communiste (la Chine, la Corée du Nord, le Nord Vietnam, le Laos, le Cambodge). Le nord du Vietnam est gouverné par Ho Chi Minh (communiste) et le sud est gouverné par Diem, un président profondément anti-communiste. Autant vous dire que les gars ont du mal à se sentir. À tel point qu’ils créent deux républiques et une zone démilitarisée au centre du pays. Officiellement, cette démarcation correspond au 17ème parallèle. Sur le terrain, la frontière est symbolisée par la rivière Ben Hai. C’est comme ça qu’apparait la DMZ que j’ai visité !

Récapitulons : On a donc un pays divisé entre une partie communiste (le nord) et l’autre anti-communiste (le sud). Rajoutons une dose de contexte international avec la guerre froide (USA VS URSS). Ainsi, pendant que les Russes arment tranquillou tout ce beau monde au nord, les USA clament leur soutien au gouvernement du sud et commencent à appliquer la politique du « roll back » qui sans rentrer trop dans les détails vise à ne plus simplement contenir le communiste mais à le refouler. On mélange le tout et cela devient de suite beaucoup plus chaud n’est ce pas ?

La porte ouverte à toutes les fenêtres !

Quelques années plus tard, de peur de perdre son pouvoir, le président (dictateur ?) du sud refuse la mise en place d’un référendum (et bafoue ainsi les accords de Genève de 1954) puis l’organisation d’élections qui visent à doter le pays d’un seul et même gouvernement. Et là, c’est la merde…

1 – En décembre 1959, né dans le Vietnam Sud, le Front National de Libération (FLN). La dictature de Diem suscite ainsi l’essor d’une opposition hybride composée de libéraux, bouddhistes et communistes. Ce front sera très vite dirigé par les communistes et donc soutenu par des Nord-vietnamiens qui ont reçu un équipement en armes légères soviétiques. Voilà comment on crée une guérilla.

2 – Suite au refus du sud d’organiser des élections communes, le nord décide d’envoyer son armée au sud pour faire entendre raison à ce président despotique. Mais là, ils ont littéralement dépassé les bornes des limites (Maurice !) puisque pour aller jusqu’à Saigon il leur a fallu franchir la fameuse DMZ ce qui équivaut à une bonne grosse déclaration de guerre à son voisin du sud.

3 – Les troupes nord-vietnamiennes, les Viet-Congs, avancent très rapidement vers Saigon, la capitale du sud. C’est alors que le gouvernement américain décide d’intervenir et d’envoyer entre 1961 et 1963 quelques 17 000 « conseillers militaires pour soutenir son allié et empêcher le pays de sombrer dans le communisme.

Après l’assassinat du président Diem (Sud) en 1963, ce qui ne devait être qu’une mission de « pacification » s’est transformée en l’une des guerres les plus meurtrières du XXème siècle.
La DMZ est alors devenue un point de friction entre américains et Viet cong. Les premiers ont construit de nombreux camps au sud de cette ligne pendant que les seconds s’enterraient dans des souterrains sur la partie nord.

Mais comment les américains sont passés d’alliés (enfin des alliés qui auraient commandité l’assassinat du président du Sud-vietnam) au rôle principal de ce qui devient en 1964 la guerre du Vietnam ?

Touché, coulé… la guerre ça tient à peu.

En 1964, c’est « l’incident » du golfe de Tonkin qui met définitivement le feu aux poudres. Un destroyer américain, en croisière (d’espionnage) dans la zone est attaqué (oups) par des vedettes nord vietnamiennes. Cet incident fournit au président Johnson le prétexte à un engagement militaire massif contre les Nord-Vietnamiens. C’est parti pour un déluge de bombes de tous types qui va s’abattre en discontinue sur le pays pendant 3 ans. Les B 52 américains vont déverser plus de 634 000 tonnes de bombes sur le pays (bombes de fragmentation, bombes chimiques, gaz au Napalm, défoliants pour détruire la couverture forestière du pays). C’est plus que ce qu’en a reçu l’Europe pendant la 2ème guerre mondiale.

En 1967, on compte 500 000 soldats américains engagés dans le conflit et l’état met des moyens colossaux à leur disposition. Et pourtant c’est l’enlisement ! les USA ne parviennent pas à venir à bout du Vietcong. L’armée américaine est rongée par la drogue, la démoralisation (les Vietcongs font beaucoup de victimes chez les américains) et dans le monde, les mouvements contestataires commencent à se faire entendre. Je pourrais vous parler des heures des protest songs et des mouvements hippies, du Summer of love et de woodstock, en France, le cinquantième anniversaire de mai 68 pourrait nous permettre de rebondir entre autre sur les journaux vendus à Nanterre et ailleurs par les étudiants…

PODCAST : Affaires sensibles-  « 68’ aux Etats-Unis : « Non à la guerre au Viêt Nam ! »

Enfin, c’est la merde ! C’est tellement la merde qu’à la suite de l’offensive du Têt (Les viet connus ont profité de l’armistice accordé pour le nouvel an Vietnamien pour envahir Saigon par la frontière cambodgienne) même le général des armées américaines commence à envisager un retrait de ses troupes.

Les tunnels de Cu Chi au sud de Saigon (Ho Chi Minh ville aujourd'hui)
 ont servi de base de commandement à l'armée Viet cong durant l'offensive 
du Têt

Il assure que la victoire militaire est franche « je suis absolument sur que la victoire est inévitable » la victoire politique elle, revient par contre clairement au camps d’Ho Chi Minh qui a permis avec cette offensive de capter l’attention des médias du monde entier.« on ne peux pas gagner la guerre si l’on tue les Viet cong, ce n’est pas la solution » Il ajoute « Je crois que nous pouvons gagner la guerre seulement si nous pouvons persuader le Viet cong que notre coté lui offre une vie meilleur que le communisme ».

Archive de l'INA : ITW du commandant des armée américaines après l'offensive du Têt en 1968.

Ainsi, en 1969, le nouveau président américain, Richard Nixon, entame un lent désengagement des forces terrestres américaines, qui passent de 500 000 à 50 000 hommes. En même temps, les USA organisent une puissante armée sud-vietnamienne de 1 800 000 hommes.
En mars 1972, l’armée nord-vietnamienne lance une offensive générale sur la DMZ. Nixon réplique par la reprise des bombardements massifs sur Hanoi et les digues du Tonkin.

Sortir de la guerre.. On dit match nul ?

Pour négocier en position de force, Nixon décide aussi le bombardement de la piste Hô Chi Minh qui, du Nord Vietnam, à travers le Laos et le Cambodge oriental, approvisionne les maquis du Vietnam du sud. Les Nord-vietnamiens démontrent leur esprit de combativité, malgré l’écrasante supériorité technologique américaine. Terrés dans leurs tunnels, ils deviennent la hantise des soldats américains qui ne savent plus ou mettre les pieds. Pour l’anecdote, les américains ont déployé un campement au dessus d’un réseau de tunnels. Il leur a fallu des mois avant de comprendre d’où venaient ces assassinats et ces sabotages. Les Viet longs ont ainsi démontré que la bataille psychologique est au moins aussi important que l’armement dans un e guerre.

C’est dans ce contexte, que Nixon, à l’initiative d’une C.I.A pleine de génie, favorise en 1970, le renversement du prince Sihanouk, roi du Cambodge, dont la position dans le conflit est neutre. Le Cambodge bascule dans la guerre civile, ce qui débouchera sur l’arrivée au pouvoir les « Khmers rouges », communistes cambodgiens qui commettront les horribles crimes dont je vous ai déjà parlé lors de mon passage au Cambodge.

Alors que les solutions commencent sérieusement à manquer, en janvier 1973 les négociations de Paris entre Américains et Nord-vietnamiens et celles entre Sud-vietnamiens et représentants du FLN aboutissent à un plan de paix. Ces négociations prévoient l’arrêt des hostilités, le départ total des Américains, la coexistence au Sud du gouvernement Sud vietnamien du général Thien et d’un groupe composite (communistes, nationalistes, bouddhistes et neutralistes) et la libération des prisonniers de guerre… Mais la guerre continue entre le nord et le sud qui refuse toujours de signer ces accords.

Il y a toujours des conséquences !

Au niveau politique, le conflit à vu émerger aux USA une vague contestataire dans les milieux d’intellectuels libéraux, dans les universités, chez les noirs aussi, qui y voient une guerre raciste.
Cette guerre a aussi fait du mal auprès des alliés occidentaux des américains, notamment auprès de l’opinion public et plus particulièrement de la jeunesse.
Enfin du coté de l’Est, l’URSS profite du repli américain pour prendre ses quartiers et mener une politique agressive dans les pays du tiers monde. L’autonomie du Vietnam le renforce et fait définitivement basculer l’Indochine du coté communiste.
La guerre du Vietnam a révélé au monde les limites de la puissance militaire américaine : les armes de destruction massive ne suffisent pas pour gagner une guerre. Elle constitue la première défaite militaire des USA. Enfin pour une partie des américains !

Cette réplique de Red Forman dans la série culte « That 70’s show » me donne envie de revenir à mes premières amours : les listes. Et ainsi vous offrir une petite rubrique supplémentaire !

La guerre , la pop culture et le cinéma  :

  • Good Morning Viêt Nam : Un nouveau disc jockey est envoyé au Vietnam pour animer la radio des forces armées et distraire les soldats. Son ton frais et irrévérencieux le rend vite populaire aux yeux des militaires.

  • Full Metal Jacket : Pendant la guerre du Viêt Nam, la préparation et l’entrainement d’un groupe de jeunes marines, jusqu’au terrible baptême du feu et la sanglante offensive du Tết à Huế, en 1968.

  • Forest Gump : Quelques décennies d’histoire américaine, des années 1940 à la fin du XXème siècle, à travers le regard et l’étrange odyssée d’un homme simple et pur, Forrest Gump.

  • Platoon : Septembre 1967: Chris Taylor, dix-neuf ans, rejoint la compagnie Bravo du 25ème régiment d’infanterie, près de la frontière cambodgienne. Chris, issu d’une famille bourgeoise s’est engagé volontairement et, plein d’idéal entend bien servir son pays. Mais la réalité est tout autre et ses illusions vont tomber les unes après les autres. Il sera également temoin de la rivalité sanglante qui oppose deux officiers qu’il admire. « J’ai eu l’idée de « Platoon » en décembre 1969 à mon retour du front. Mais personne ne voulut produire ce script « trop dur, trop noir et deprimant ».

  • Apocalypse Now : Cloîtré dans une chambre d’hôtel de Saïgon, le jeune capitaine Willard, mal rasé et imbibé d’alcool, est sorti de sa prostration par une convocation de l’état-major américain. Le général Corman lui confie une mission qui doit rester secrète : éliminer le colonel Kurtz, un militaire aux méthodes quelque peu expéditives et qui sévit au-delà de la frontière cambodgienne.

 

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