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L’opéra de Sydney : Pas de génie sans controverse !

Peut-il y avoir du génie sans controverse ? Vous avez quatre heures !

L’opéra de Sydney est le symbole de la ville australien et sans doute le monument le plus emblématique du pays. Son emplacement et son architecture unique en font un édifice connu dans le monde entier.

Rapide histoire d’un projet « no limit ».

Dès 1940, le gouvernement de la Nouvelle-Galles du Sud, l’un des États australiens, réfléchit à la construction d’un lieu pouvant accueillir de grandes productions théâtrales et musicales. Il lance alors un concours international qui laisse une grande liberté de création, la seule contrainte étant que le bâtiment comporte deux salles de spectacle (fakenews : le même gouverneur aurait commandé un stade… avec un terrain à l’interieur) et qu’il se trouve à Bennelong Point, sur le port de Sydney, face à The Rock, quartier le plus ancien de la ville. 

L’initiative rencontre un tel succès que le gouvernement reçoit 233 propositions. Parmi eux, Utzon, jeune « archi » danois âgé de 38 ans, quasi inconnu au bataillon. Il l’emporte grâce à la puissance de son concept, mêlant influences navale, antique et maya (pas aborigène à priori).

Jørn Utzon, l’architecte de l’opéra de Sydney

Jørn Utzon est un architecte danois qui a une lettre barrée dans son prénom. Je le dis parce que pour moi qui écris avec un clavier AZERTY… c’est chiant ! 

Malgré cela, il a été élevé dans une famille d’artistes. Son père, architecte naval, l’emmène sur les chantiers et un grand-oncle l’initie à la sculpture. Il entame ses études d’architecture à 19 ans, à l’Académie royale des beaux-arts du Danemark. Diplômé en 1942, il travaille sur de nombreux édifices publics ainsi que des logements. 

Dès 1947, il voyage à l’étranger et découvre l’architecture maya, ainsi que celles du Japon et du Maroc qui influenceront considérablement son travail.

Architecture : les caractéristiques de l’opéra de Sydney

L’architecture audacieuse que Jørn Utzon a déployée à Sydney est marquée par son goût pour les formes orientales qu’il a pu admirer pendant ses voyages. Le bâtiment, succession de coquilles blanches déployées, est construit sur une large plateforme.

« Et donc l’entrée se trouvera ici »

Le rappel des formes géométriques simples précolombiennes, tuiles en céramiques blanches inspirées de bols japonais et précision géométrique chinoise sont autant de sources d’inspiration que l’architecte a su réinventer. 

La construction, commencée en 1959, s’achève en 1973 et pour lia petite histoire, à elles seules, les « coquilles » nécessitèrent huit ans de travaux.

« Au lieu de faire une forme carrée, j’ai fait une sculpture, j’ai voulu que cette forme soit un peu une chose vivante, que quand vous passez devant, il se passe toujours quelque chose, vous n’êtes jamais fatigué de la regarder se détachant sur les nuages, jouant avec le soleil, la lumière… ». Jørn Utzon

Au fil des six premières années, l’architecte et son équipe finissent par se calfeutrer à l’écart des ingénieurs. Ces derniers l’ont pris en grippe à cause « d’impossibilités » techniques et d’un coût devenu prohibitif. Pas un seul accident mortel de chantier ne sera pourtant à déplorer, et ce, bien que les ouvriers travaillent à l’époque sans harnais. En 1965, Utzon, acculé, est contraint à la démission et au retour au Danemark.

Comme le prévoyait le règlement du concours, l’opéra dispose de plusieurs salles :

  • une grande salle de concert avec le plus grand orgue mécanique du monde ;
  • un opéra de plus de 1.500 sièges ;
  • trois salles de théâtre de tailles différentes.

Par contre, comme le prévoyaient les ingénieurs, le budget à littéralement explosé ! Initialement de 7 millions de dollars australiens (5,2M€), il s’éleva au final à 102 millions (64,6M€) !!! 

Parfois je me demande comment on peut laisser faire ça. Comment un architecte peut-il être assez (choissiez votre mot) pour faire à ce point exploser son budget et comment les pouvoirs publics peuvent-ils laisser faire ça… et ce encore aujourd’hui avec la philharmonie de Paris pour ne citer que cette réalisation. 

Bref, du coup pour couvrir les « dépassements », une grande loterie publique fut organisée. 

Aujourd’hui l’opéra de Sydney est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco (2007) et Jorn Utzon est récompensé par le Prix Pritzker (2003).

Centre d’art le plus fréquenté au monde

L’opera house est en effet aujourd’hui le centre d’art et de spectacles le plus fréquenté au monde avec 8,2 millions de visiteurs annuels. Ouvert 363 jours par an, il accueille plus de 2 000 représentations (musique, danse, théâtre, concours, rencontres sportives, shows politiques…). Arnold Schwarzenegger y a remporté, dans les années 1980, son dernier titre de Mr Olympia en body building et ça, ça veut tout dire.

Depuis 2009, le festival Vivid Light Festival illumine la toiture de l’Opéra chaque année. Ce festival est considéré comme le plus important « son et lumière » de l’hémisphère sud. Il attire environ 200 000 personnes dans le quartier The Rocks et sur Circular Quay et la soirée d’ouverture est rediffusée en direct dans le monde entier. Je suis malheureusement arrivé une semaine trop tard ! 

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