Mister Vieng et le meilleur café du monde

 La région des Bolovens est réputée pour avoir le meilleur café du monde (c’est ce qu’ils disent). Il était donc impensable de ne pas profiter de mon road trip de trois jours en moto pour visiter la plantation bio de « Mister Vieng ».

À une soixantaine de kilomètres de Paksé, la plantation est normalement le premier arrêt des visiteurs qui se lancent dans la boucle. Nous, qui avons pris la boucle en sens inverse, finissons par cette visite forte de café !

Mr Vieng est un petit bonze rieur. Lors de notre arrivée, il ne nous aborde pas. Ce n’est qu’en entrant dans sa cuisine pour lui demander si l’on peut manger quelque chose qu’il se présente. Il nous fait des omelettes avant de me faire déguster un café de son cru. Il faut attendre que le groupe se constitue avant le début de la visite. Nous en profitons pour sympathiser avec 2 québécoises qui ont eu le culot de s’adresser à moi en me disant « toi, t’es du sud de la France avec ton accent ». Merde si même les québécoises s’y mettent !

Nous sommes au final une dizaine à suivre la visite qui commence sans préambule.

Mister Vieng a repris l’exploitation de son père il y a 3 ans et continue a faire du café avec des outils traditionnels. Il a diversifié sa production et fait aussi pousser des cacahuètes et du manioc (il a aussi construit une guesthouse « business is business my friend ! »).

Comment ça pousse le café ?

Le café est une graine qui pousse sur un arbre, le caféier. Vous suivez toujours ?

Comme le caféier a besoin d’ombre, on plante d’autres arbres au milieu des plants (en général moitié-moitié).

Après la saison des pluies, pousse une fleur ressemblant à celle du jasmin. Sans pluie, pas de fleur, pas de fleur, pas de café, pas de café… pas de chocolat !

De ces fleurs apparaissent ensuite des sortes de fruits verts, qui deviendront ensuite rouges. Si vous croquez dedans, sous la première « peau », la graine a le gout du litchi et est assez sucrée. C’est lorsque le fruit est rouge qu’il faut le cueillir avant qu’il ne noircisse.

On fait une récolte (manuelle chez Mister Vieng) par an, de novembre à avril.

Mr Vieng possède des caféiers de deux types : le Robusta et le Libérica.

L’Arabica (comme l’on peut en voir chez Captian Hook, nécessite une altitude plus importante (au moins 800m). Il achète par contre les graines chez des producteurs plus haut dans la montagne qu’il fait torréfier chez lui.

Les graines de Libérica (dont l’arbre vit pendant 6 ans) nécessitent plus de temps pour être cueillies car les feuilles de ce caféier sont plus fournies, mais il se vend pourtant moins cher car il est peu apprécié, son goût étant assez prononcé. Je dis ça mais Captain Hook explique que les plus gros consommateurs de café sont les européens qui ne consomment que du Robusta et de l’Arabica, donc c’est de notre faute !

De la graine au café

Le fruit rouge de café possède trois peaux.

La première peau enlevée, laisse apparaître la fameuse graine toute blanche au gout de litchi. La graine est alors lavée puis trempée dans l’eau : si elle coule, on la garde, si elle flotte, hop, poubelle !Cela veut dire qu’elle contient de l’air, et donc qu’elle est percée, probablement endommagée par des insectes. D’ailleurs durant la visite, une arbre était en feu. Il était envahi par les termites et c’est la seule solution pour éviter tout risque de propagation quand on veut faire du café bio !

Deuxième étape, faire sécher la graine. Cette étape dure 10 jours maximum, pendant lesquels la graine est posée sur un support en bois pour éviter qu’elle ne traine par terre (sur le plateau des booléens on a pu voir de nombreux endroit oû l’on faisait sécher les graines à même le sol ou sur un simple drap tendu par terre…).

On enlève ensuite la deuxième peau, pour faire apparaître un petit grain de café tout blanc. Nouvelle fouille minutieuse durant laquelle on trie une nouvelle fois les graines pour vérifier si des insectes ne se sont faufilés à l’intérieur.

Enfin, on enlève la dernière couche de peau et on fait griller la graine de café dans un feu pendant 20 à 30 minutes. Cette étape indispensable s’appelle la torréfaction.
L’action de la chaleur fait grossir le grain et le noircit.

Le temps de « cuisson » déterminera la force du café, light, medium ou strong.

Des mâles et des femelles

Deux types de graines sont idemtifiables pour chaque café : les mâles et les femelles. Reconnaissables parce que le grain femelle contient deux fruits que l’on voit lorsqu’on enlève la première peau rouge.

Les plants femelles seraient meilleurs que les mâles car plus aromatiques mais les deux types sont utilisés dans la confection du café.

QU’est ce que l’agriculture biologique pour Mister Vieng ?

Pour lui, pas de produits chimiques alors il faut désherber régulièrement pour éviter au maximum la proliférations d’insectes.

De grosse fourmis rouges ont élu domicile sur les cafetiers mais comme elles ne s’attaque pas aux grains de café, il les laisse vivre leur vie de fourmis même si, comme Captain Hook, il nous a fait en manger pour découvrir leur gout citronné.  AU passage, il s’en sert également comme anti-moustique tandis que Captain Vieng dit qu’égrisées, elles ont également des qualités insoupçonnées… sa tribu s’en sert comme anti-transitant !

Voilà une visite qui conclu une boucle de trois jours de manière bien agréable. Mister Vieng est vraiment très accueillant et abordable. On sent qu’il est passionné par ce qu’il fait et c’est assez cool de voir une initiative éco-responsable telle que celle là !

Laisser un commentaire

UA-108539550-1