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Phare Ponleu Selpak : l’Art pour s’en sortir

De part la nature de mon voyage et mon travail avec les enfants en France, je souhaitais profiter de mon passage à Battambang pour aller visiter Phare Ponleu Selpak (PPSA) ou “La Lumière des Arts” . Cette école créée par une association cambodgienne se donne pour mission d’améliore la vie d’enfants, de jeunes adultes et de leur famille, par le biais des arts, de programmes éducatifs, et de soutien social.

Aujourd’hui, à Battambang, de nombreux enfants et leur famille vivent dans des conditions difficiles. Ils abandonnent l’école, sont victimes de violence domestique, consomment de la drogue et/ou partent travailler illégalement en Thaïlande dans des conditions extrêmement mauvaises.

Phare Ponleu Selpak croit passionnément aux arts comme vecteur de développement humain et de changement social.

Phare Ponleu Selpak cherche à y remédier et, pour cela, souhaite donner et faciliter l’accès à l’école, aux arts et à la formation professionnelle artistique aux enfants et jeunes adultes de sa communauté.

Phare Ponleu Selpak offre donc un environnement créatif et porteur d’avenir où les enfants et jeunes adultes de sa communauté ont accès à une éducation formelle, une formation artistique et à un soutien social de qualité.

L’art du cirque, le dessin, ou encore la musique sont au programme. Pour l’anecdote, j’ai passé un petit moment avec deux étudiants dune quinzaine d’années pour jouer de la guitare avec eux. Ils ont essayé de m’apprendre un morceau et j’ai pour ma part tenté de leur apprendre la pompe de ce que j’appelle la rumba Camarguaise (les gypse Kings quoi !) voici ce que ça donne :

Les jeunes de l’école ont tous un talent fou. J’ai pu m’en apercevoir car il ne leur a suffit que de quelques instants pour comprendre la gamme et lorsque que j’ai quitté la salle, le second accompagnait le guitariste au piano.

Aujourd’hui c’est l’état qui gère cette école. Toutefois, afin de permettre aux plus démunis de continuer à bénéficier de cette école à part, l’association offre aux élèves leur uniforme et le matériel névésaire (livres, crayons, cahiers…). Elle offre également un complément de salaire aux professeurs afin qu’ils restent assidus. Les professeurs ayant le statut de fonctionnaire et donc payés par l’état, cette dernière curieuse remarque m’a fait m’intéresser au système éducatif cambodgien.

Les étudiants de l’école peuvent exposer leurs travaux dans une salle qui sert de showroom. Ici les entreprises à la recherche de talents peuvent venir discuter avec eux et ainsi leur proposer des perspectives d’avenir.

Les cycles d’enseignement

Du fait de la longue présence française dans le pays, le système scolaire cambodgien est proche du modèle français.

La Constitution du Cambodge annonce l’égalité d’accès à l’éducation et la gratuité de l’enseignement primaire et secondaire pour tous,et l’école obligatoire jusqu’à 14 ans. La maternelle, elle, n’est pas obligatoire, et peu d’enfants y vont (seulement 15%).

L’école se découpe en six années d’études primaires (6 à 11 ans), suivies de trois années en collège (12 à 14 ans) et enfin trois années en lycée.

En pratique

Les familles comprennent l’intérêt de mettre les enfants à l’école. Le fait qu’elle soit gratuite aide. Pour beaucoup l’intéret majeur est que plus l’enfant est diplômé, plus il rapportera d’argent à la famille plus tard. C’est un investissement en quelque sorte. Les progrès ont surtout été visibles dans les zones rurales et chez les filles. Toutefois, environ 10 % des enfants entrent au primaire après 6 ans et ont donc déjà du retard et seulement 66 % des enfants passent réellement au collège.

L’école publique est gratuite… en théorie. Il y a tout de même des frais de scolarité (pour participer aux dépenses de fonctionnement de l’école, pour payer l’uniforme, les fournitures scolaires, etc.). Et malheureusement, les enseignants demandent souvent de l’argent supplémentaire, afin de compléter leurs revenus (environ 53€/mois). C’est illégal et cette pratique a été condamnée par le gouvernement mais c’est ce qui explique le complément de salaire que donne l’association Phare aux professeurs de son école. Un ancien bénévole m’a expliqué que certains professeurs cambodgiens viennent à l’école, font la queue et repartent s’ils jugent que la somme récoltée n’est pas suffisante…

Le rythme de la journée

Les cours ont lieu soit le matin, soit l’après-midi. C’est souvent comme ça car il n’y a pas assez d’instituteurs qualifiés et/ou de place dans les écoles.

Les élèves ont donc classe soit de de 7 H à 11 H; soit de 13 H à 17 h.

L’autre partie de la journée où ils ne sont pas à l’école, ils travaillent souvent avec leur parents (dans les champs, dans leur restaurant, dans leur petite boutique…) et aident aux tâches ménagères de la maison.

Deux khmers avec qui j’ai pu discuter m’ont expliqué qu’ils se levaient à 3H30 du matin. L’un pour aller aider ses parents au champs, l’autre pour faire des gâteaux avec sa mère. Aucun ne trouvait ça scandaleux. Il fallait aider la famille. Ils partaient ensuite à l’école et se reposaient l’âpres midi avant d’aller jouer avec leurs copains une fois les grosses chaleurs passées.

La semaine

Les enfants vont à l’école du lundi au vendredi. En primaire, chaque cours dure 40 minutes.

L’année scolaire comprend 38 semaines de cours, de la fin du mois de septembre au début du mois de juillet.

Les vacances

Les grandes vacances durent donc 3 mois (de début juillet à fin septembre) ! Mais ne soyez pas jaloux trop vite… De juillet à septembre, c’est la période de la mousson, il y a donc beaucoup de travail dans les champs pour les cultures. On leur laisse cette grande période de vacances pour qu’il puissent travaillent avec leurs parents dans les champs. Cela évite que la plupart des enfants, surtout dans les campagnes, abandonnent l’école pendant la mousson.

Deux autres périodes de vacances dans l’année : en novembre pour la Fête des eaux ; et en avril pour le Nouvel an khmer.

L’uniforme

Le port de l’uniforme est obligatoire. Il se compose d’un chemisier blanc et d’une jupe bleue marine pour les filles, d’une chemise blanche et d’un pantalon bleu pour les garçons. C’est sensiblement le même que j’ai vu dans tout le pays. Ce sont les familles qui doivent l’achete, sauf à Phare, où l’association le prend à sa charge.

Les matières :

Les matières enseignées au primaire sont : khmer (la langue du pays, notre équivalent des cours de français), mathématiques, identité nationale (histoire, géographie), morale et responsabilités civiques, connaissances quotidiennes pour participer à la vie de la communauté locale et nationale, sciences, et une langue étrangère (l’anglais en général).

Juste une info sur le Khmer : Il faut savoir que cette langue devrait être enviée par les élèves de la terre entière ! En effet ici, pas de conjugaison ! En plus tous les matins les élèves se voient dire « En kouille » par leur professeur. Cela signifie assis n’y voyez pas autre chose !

Les pépites : un documentaire qui vous en apprendra d’avantage !

J’ai pas tout inventé !!! Mes sources :

http://www.unicef.org/french/education/cambodia_34905.html

http://ries.revues.org/1975

http://www.intothewheel.com/2015/01/lecole-au-cambodge/ 

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