Angkor, cette merveille !

Quand on planifie un voyage sur un an, il est impossible de tout organiser au jour le jour.
La première étape, la plus stimulante sans doute, est de coucher sur papier sa liste d’envies afin de déterminer un premier tracé qui donnera les grandes lignes du voyage.
Les temples d’Angkor, au Cambodge figuraient bien haut sur cette liste de rêves à réaliser…

A quelques kilomètres de Siem Raep, les temples peuvent se visiter de différentes manières. Le tuktuk, la moto, le minivan, la voiture… pour ma part, j’ai choisi le vélo ! J’ai donc passé deux jours à pédaler entre ces ruines majestueuses et, malgré les chaleurs accablante et les 80 kilomètres parcourus en deux jours (si si !), mon enthousiasme est resté intact à la découverte de chaque nouveau temple !

Comment visiter Angkor ?

La visite peut se diviser en deux boucles, une petite qui permet de découvrir les principaux temples et une plus grande qui permet de s’échapper tout en profitant de temple moins connus (mais pas moins intéressants !).
J’avais choisi de faire la petite boucle en sens inverse pour essayer d’éch

apper à la foule mais rien à faire. Si je peux vous donner un seul conseil, faites le temple de Ta Phrom (temple de Tomb Raider) après 16h30. Vous vous retrouverez quasiment seul ans ces ruines décorées par la nature, le gros des touristes préférant aller s’agglutiner au sommet d’une colline à l’autre bout du site.
Concernant la grande Boucle, je l’ai commencé très (très) (très) tôt. J’ai mis le réveil à 4h30 du matin pour être devant Angkor Vat pour le levé du soleil, à 5h. Si vous décidez de faire ça, ne pensez pas que vous serez le seul Warrior et attendez vous à voir plusieurs centaines de personnes vous doubler en courant sur le pont flottant afin d’avoir les meilleures places au bord du lac devant le temple. Le spectacle est plutôt savoureux et je ne regrette pas d’y être allé juste pour ça ! Le principale avantage étant que vous pourrez visiter le Angkor Vat dans la foulée et donc avec beaucoup moins de monde et partir voir le reste de la boucle avec un temple d’avance sur le gros des visiteurs !

Trêve de conseils logistiques ! Les temples d’Angkor, c’est beau, mais c’est quoi ?

Vous imaginez la surprise des explorateurs Français qui, n au XIXème siècle, ont découvert les rites enfouies sous la végétation de cette cité gigantesque ?
Autrefois capitale du puissant empire khmer qui domina une grande partie de l’Asie du sud-est, Angkor et ses ruines fascinent. Les proportions considérables de cette cité (3000km2 pour 800 000 habitants) , la beauté sans pareil de ses sanctuaires de pierre et le mystère de sa disparition font d’Angkor un ensemble archéologique aussi célèbre qu’énigmatique.
Quelle est l’histoire de cette ville qui comptait à son apogée au XIIème siècle autant d’habitant que dans nos grandes villes d’aujourd’hui ? A quoi servaient ces temples à l’impressionnante architecture et aux sculptures raffinées ? Pourquoi Angkor fut abandonnée il y a près de 600 ans ?

Dans les paragraphes qui suivent, j’ai honteusement fait du copié/collé de ces articles bien mieux écris que ce que j’aurais pu le faire :

Au début, il y a le commencement !

Tout commence au IXème siècle lorsqu’un ambitieux roi khmer, Jayavarma II (802-850), établit sa capitale dans la région d’Angkor. Il instaura un rituel faisant de lui le monarque universel et le représentant du dieu Shiva (Oui, Angkor était hindouiste à ses débuts). Il créa ainsi le ‘Devaraja’, le culte du roi-dieu.
Cet évènement marque le début de la période dite « angkorienne » qui s’étendit approximativement de 802 à 1432.

Peu d’informations nous sont parvenues sur Jayavarma II. Néanmoins, il semblerait que son règne fut celui de l’unification du royaume khmer alors divisé en différentes provinces. Le nom « Jayavarma » signifie d’ailleurs ‘conquérant victorieux‘.
Considéré comme le fondateur d’Angkor, il est néanmoins important de préciser qu’il ne s’agit alors pas exactement du même site qui abrite aujourd’hui les fameux temples Angkor Vat et Angkor Thom.
En effet, le roi fonda sa capitale à une dizaine de kilomètres de l’actuelle Angkor, sur le site de Roluos,(on peut également le visiter mais abandonnez l’idée du vélo et comptez 20$ de Tuktuk)). Par la suite, le roi Indravarman I (877-889) y fit construire plusieurs monuments ; le temple-montagne Bakong, le temple Preah Ko et un Baray (grand réservoir d’eau), l’Indrakada.

Les rois bâtisseurs

Après la mort de Jayavarma II en 850, ses successeurs poursuivirent l’unification et l’expansion du royaume. Les inscriptions mises ou jour indiquent le nom de 39 rois qui auraient régné sur Angkor. Je vais ici vous proposer leurs biographies détaillées (non, j’décolle !) il y en a quand même qui comptent plus que d’autres :

  • Yasovarman I (889-910) est le roi qui déplaça la capitale à Angkor (il peut en cela être considéré comme le véritable fondateur de l’actuelle Angkor. Il donne d’ailleurs son nom à la cité impériale mais les cambodgiens l’appellent sobrement « Angkor » ce qui signifie « capitale » en Khmer) et y construisit de petits temples tels que Phnom Bok et Phnom Krom. Il édifia également à l’est un vaste baray, le « baray oriental », c’est-à-dire un lac artificiel servant de réserve d’eau. Ses deux fils lui succédèrent.
  •  Puis un usurpateur, Jayavarman IV (928-944), s’empara du trône. Il installa une nouvelle capitale à Koh Ker (située à une soixantaine de kilomètres d’Angkor) en 928. Il régna pendant près de 20 ans.
  • A sa mort, la ville de Koh Ker fut abandonnée. Le neveu du défunt roi, Rajendravarman II (944-968), ramena sa capitale à Yashodharapura (Angkor) et s’employa à consolider l’empire. Il mena à bien une campagne militaire contre le royaume de Champa (situé dans l’actuel centre du Vietnam), ennemis récurrents des Khmers. Il fit construite les deux magnifiques temples-montagnes du Mebon oriental et de Pre Rup
  • Le fils qui lui succéda, Jayavarman V (968-1001), laissa également derrière lui un important héritage architectural avec le temple montagne de Ta Keo. Ce dernier demeura cependant inachevé, sa construction ayant été interrompue par la mort du roi. Car à Angkor, chaque règne est un recommencement. Chaque nouveau souverain s’emploie à construire son ou ses propres temples. Il n’est donc pas coutume de poursuivre l’oeuvre d’un prédécesseur.
  • Un autre roi aux origines obscures, Suryavarma I (1002-1050), s’empara du trône. Les anciennes capitales khmers comme Vat Phu possédaient encore un pouvoir local et il est possible qu’elles profitèrent des moments de faiblesse d’Angkor pour positionner un de leurs princes sur le trône. Quoi qu’il en soit, Suryavarma I laissa une empreinte importante dans l’histoire de l’empire khmer. Il renforça le pouvoir du gouvernement et étendit les frontières jusqu’au golf de Thaïlande

L’hindouisme, religion dominante à Angkor

Les deux principales religions d’Angkor, l’hindouisme et le bouddhisme, furent amenées d’Inde. Ces deux religons allaient fortement influencer l’art khmer. Entre le IXème et le XIIème siècle, ce fut l’hindouisme qui domina la capitale khmer. Un basculement s’opéra ensuite sous le règne du roi Jayavarma VII (1181-1220), fervent bouddhiste.
Les principales divinités hindouistes à Angkor sont Shiva et Vishnu.

Dans l’art khmer, un symbole ou un attribut est donné à chaque divinité hindouiste, ce qui permet ainsi de les identifier. Les divinités sont souvent représentées en train de chevaucher une monture ou un véhicule. On peut ainsi voir sur le temple montagne du Mebon oriential, un superbe linteau représentant Indra, dieu du ciel, chevauchant un Airavata, un éléphant blanc à trois têtes.

Shiva: Divinité très populaire et souvent représentée à Angkor. Sa dance de la destruction conduit le monde à la fin de son cycle. Mais cette fin donne naissance à un nouveau cycle faisant ainsi de Shiva le dieu à la fois de la renaissance, de la fertilité et de la destruction. Indispensable à la prospérité du royaume et de ses habitants, le Shivaïsme était un culte clé chez les Khmers.

Apogée et déclin d’un empire

Pendant près de six siècles, l’empire khmer, dirigé depuis Angkor, étendit ses frontières et développa un art et une architecture unique. En témoignent les centaines de magnifiques temples d’Angkor. Deux grands rois marqueront particulièrement l’empire Khmer au XIIème et XIIIème siècle : Suryavarma II le fondateur du célèbre temple Angkor Vat et Jayavarma II le grand roi architecte sous lequel l’art khmer atteignit son point d’orgue.

Pour des raisons Angkor méconnues (il fallait que je la fasse au moins une fois !), le royaume connut une période de déclin entre le XIIIème et XVème siècle. La période angkorienne s’achève ainsi avec l’abandon d’Angkor au XVème siècle.

Même si Angkor a connu une grande période de déclin, les temples n’ont jamais été abandonnés et lors de leur découverte par Henri Moulot en 1861 ( le fameux explorateur français), vous imaginez sa surprise de voir ces sites toujours en activité

Vivre dans la cté d’Angkor

Lorsque l’on visite les vestiges d’Angkor et ses centaines de temples en ruines, il est difficile d’imaginer que des palais, des maisons, des marchés et des rues grouillant de vie côtoyaient autrefois ces lieux. A quoi ressemblait la vie dans la ville d’Angkor ?

Les lasers remplacent les fouets des archéologues !

Angkor était une immense ville abritant des milliers d’habitants, des maisons et des palais royaux. Seulement, les historiens et archéologues se heurtent à un problème de taille ; si les temples étaient construits en pierre, résistants ainsi à l’épreuve du temps, il n’en va pas de même pour les habitations et les palais construits en bois. De plus, les maisons de l’époque angkorienne étaient construites au-dessus du sol ce qui rend la tâche encore plus difficile pour les archéologues qui étudient le sol à la recherche de traces du passé.
Les scientifiques lèvent aujourd’hui le voile sur de nombreux mystères grâce aux nouvelles technologies comme le lidar, un laser très puissant qui révèle ce qui est caché par la forêt et inobservable à l’oeil nu. Traversant la végétation, il permet d’identifier l’empreinte laissée sur le sol par les bâtiments aujourd’hui disparus. Autour des temples, des vestiges de la ville disparue, temples, constructions en bois mais également des bassins, des digues, des structures hydrauliques apparaissent grâce à cette technologie.
Le laser a également révélé une ancienne agglomération aussi dense qu’étendue. A son apogée au XIIème siècle, Angkor s’étendait sur plus de 1 000 km2. La ville s’organisait autour de trois immenses réservoirs d’eau appelés les ‘barays’.

Pour vous donner une idée de la vie fourmillante dans la cité d’angor, pré nous l’exemple de Preah Khan sur la grande boucle. Bien plus qu’un temple, Preakh Khan est une antique ville disparue de plus de 50ha entourée de douves. Elle abritait un monastère mais également une université bouddhique dont le nombreux personnel engloutissait quelques 10 tonnes de riz par jour !!!
En effet, les 5324 villages alentour comptaient près de 10 00° âmes dont la moitié était attachée à l’entretien du complexe ! Permis eux on compte (ne me demandez pas comment !) 5000 cuisiniers et… 1000 danseuses !

La maitrise de l’eau

La mousson et les cycles lunaires dominaient la vie à Angkor. L’alternance de la saison sèche et de la saison des pluies dictait le rythme de vie des habitants. Les récoltes de riz et la pêche étaient les deux principales sources alimentaires du royaume. Pour maintenir cet équilibre des saisons, les esprits étaient invoqués à l’aide de rites et de festivals.
L’année commençait ainsi en avril avec le Festival de la nouvelle année. Danses, parades, courses de bateaux étaient organisés tandis que de la nourriture était offerte aux esprits, aux dieux et par la suite à Bouddha lorsque le Bouddhisme arriva à Angkor. Zhou Dagan donne une description de ces célébrations: « en face du palais royal, une immense plateforme était érigée. Elle pouvait contenir plus de 1000 personnes et elle était décorée avec des lanternes et des fleurs. A l’opposé, était érigé un échafaudage de 35 mètres de hauteur, ressemblant aux échafaudages utilisés pour la construction des stupas (temples). Chaque nuit, trois à six de ces sculptures étaient érigées. Des roquettes et des pétards étaient placées au sommet de ces structures, le tout au frais des provinces et des nobles qui devaient contribuer au financement. A la nuit tombée, le roi prenait part au spectacle ».
La fin de la saison des pluies était aussi célébrée avec un rituel visant à remercier les esprits de l’eau. Un tribut était ainsi offert au roi serpent Naga, dieu des eaux.

La prospérité et le développement d’Angkor n’auraient surement pas été possible sans l’ingéniosité des khmers qui surent largement tirer profit des eaux du lac Tonle Sap. Zhou Daguan raconte que les récoltes de riz se faisaient trois à quatre fois par an. Il fallait en effet nourrir une population de plus en plus nombreuse, soit un véritable défi pour une région arrosée par la pluie seulement la moitié de l’année. Les Khmers mirent au point un système d’irrigation complexe ; des canaux étaient alimentés par les barays, ces immenses réservoirs d’eau. Une importante main d’oeuvre était nécessaire à l’entretien de ce réseau hydraulique.

Mes chouchous :

Le Bayon :

Le Bayon fut construit entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. Si le temple d’Angkor Ce temple, au centre de la cité d’Angkor Thom est le mystère incarné. Imaginez une forêt de têtes gigantesques, regardant dans toutes les directions. Une massive montagne de 54 tours (il n’en reste aujourd’hui que 37). Elles sont chacune ornées de 4 visages censés illustrer les 4 vertus du Bouddha.

Ta Phnom :

Outre le fait que ce temple englouti par la nature ait servi de lieu de tournage pour les films Tomb Raider et Indiana Jones, ce parti pris de laisser la nature envahir le site, permet de nous imaginer quelle fut la surprise des premiers explorateurs en découvrant cette cité enseveli !

J’ai honteusement fait des copier coller de ces articles :

Podcast :

Dans l’introduction de la video de présentation, j’ai utilisé un extrait de ce podcast dans lequel Jean Claude Ameisen lit un extrait de « Un pèlerin d’Angkor » de Pierre Loti.

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