En immersion dans la grande barrière de corail

Un autre rêve se réalise !

je n’ai pas attendu longtemps avant d’enfiler une combinaison en Australie. En effet, à peine ai-je eu le temps de me remettre du trajet depuis l’Indonésie que me voici embarqué sur un voilier. Direction : La grande barrière de corail !

Nous étions 11 à embarquer dont 6 plongeurs. L’équipage était plutôt jeune car, à part Jayjay, le capitaine, et l’instructeur en chef, en charge de faire passer leurs diplômes de plongée à 2 personnes, les autres membres de l’équipage étaient des jeunes en formation qui, en échange du travail à bord pouvaientt acquérir de l’expérience afin de passer au grade d’instructeur. Tant et si bien que du haut de mes 30 ans, je crois bien que j’étais le plus vieux à faire pipi dans ma combi !

Le trajet ne s’est pas hyper bien passé pour moi car, devant un océan quelque peu capricieux qui ballottait notre bateau entre des creux de 1.5m à 2m j’avoue que mon ventre m’a pour la première fois, fait ressentir le fait qu’il était pas content de ce que je lui imposais ! Et hop un premier repas pour les poissons !

Après 3h de navigation durant lesquelles j’ai appris qu’une minute, ça pouvait être très long, nous atteignons notre but, le récif corallien. Les vagues se sont calmées mais à peine ai-je eu le temps de récupérer mes esprits que nous est demandé d’enfiler notre tenue de plongée. C’est parti. Première confrontation avec la grande barrière de corail ! … Un flop ! En effet, mon masque n’était pas top et malgré le spray pour éviter la buée, pas moyen de voir autre chose que mes carreaux entachés. Il me fallait remplir mon masque d’eau toutes les 2 minutes afin de le rincer sous l’eau et avoir une brève visibilité de quelques minutes. Juste assez pour me rendre compte que l’image de la grande barrière de corail que l’on a est quelque peu différente de la réalité… L’endroit est désert et ressemble presque à un monde post-apocalyptique. On m’avait dit que la grande barrière de corail était en danger, je dirais que pour le peu que j’en ai vu elle a carrément un genou à terre et le second prêt à tomber aussi.

Pour la seconde plongée, je change de masque et reviens à mes bonnes vieilles méthodes apprissent en Indonésie (merci Antoine). Je remplace le spray Hi-tech par une bonne vieille noisette de dentifrice que j’étale sur mes carreaux devant le regard perplexe des autres plongeurs. Résultat : plus un brin de buée et une haleine des yeux irréprochable !.

Je profite un peu mieux de la plongée et vois mon premier poisson perroquet (un de mes objectifs perso dans ma liste des poissons tropicaux à voir).

 

La 3e plongée me permet de me familiariser avec les lieux, Nous découvrons une nouvelle facette de la barrière et ma décision est prise. Je vais vous parler de la fragilité de cet écosystème.

La 4e plongée fut un peu plus une expérience personnelle que je voulais tenter. Elle s’est déroulée de nuit. Notre objectif (n’en déplaise à ma mère) : trouver des requins. J’avoue que le dernier quart d’heure avant la plongée, je n’en menais pas large. La nuit étant tombée, je ne voyais plus la ligne d’horizon à laquelle je me raccrochais à chaque fois que je sentais que mon estomac me rappelait à quel point il me détestait. La houle commençait à se renforcer et le vent s’était levé. J’était partagé entre l’envie de sauter à l’eau pour faire passer mon mal au coeur et l’appréhension de savoir ce qui allait m’attendre dans ces ténèbres sous marines. De toute manière, pas le temps de me poser de question ! Nick, notre guide, avait sauté, j’étais le suivant. J’allume ma torche et me jete à l’eau.

Là, histoire de me mettre à l’aise, à peine le temps de reprendre mes esprits que je vois une masse sombre me foncer dessus. C’était une Carangue à grosse tête mais il n’empêche que je me suis demandé une ou deux fois ce que je foutais là en attendant que les autres sautent à l’eau!

Malgré tout, une fois sous l’eau, bizarrement, je me sens un peu plus en sécurité. Je découvre un nouveau monde en le peignant du bout de ma torche. Voyant les tombants s’offrir. moi, quelques poissons surgir brusquement devant moi mais ne trouvant finalement pas ce que je cherchais : un requin.

Après 3O minutes sous l’eau et une expérience pour le moins désorientante durant laquelle Nick nous a demandé de cacher le faisceau lumineux de nos lampes torches, nous retrouvant ainsi dans le noir le plus total, nous remontons. La houle est encore un peu plus forte qu’avant notre descente et une fois la tête hors de l’eau, je me demande à nouveau ce qu’il y a sous mes pieds et me hâte de remonter difficilement à bord pour vomir à nouveau avant d’aller me coucher, complètement lessivé par ces 4 plongées de la journée.

Le lendemain, nous nous levons à 6h30 pour être à l’eau à 7h. Les deux plongées nous permettent d’explorer un peu plus les environs et de voir entre autre un énorme coquillage qui aurait pu me servir de fauteuil !

La grande barrière de corail, c’est quoi au juste ?

Le décor étant planté, venons en au vif du sujet, la barrière de corail, qu’es aquo ?

La grande barrière de corail est le plus grand récif corallien du monde. Elle fait plus de 2 600 km. Située dans la Mer de Corail, en Australie, elle est constitué de nombreux récifs de coraux et abrite plus de 1 600 espèces de poissons et crustacés

Du coup, le corail, C’est un animal ?

Le corail est en effet un animal marin ovipare. Il est minuscule et vit en colonie (mais pas la colonie de vacances, plutôt avec d’autres individus de son espèce). Il existe de nombreuses, voir même des tas d’ espèces différentes de coraux. Le corail pond des milliers d’œufs à la fois(c’est ce que signifie ovipare si vous n’avez pas cliqué sur le lien plus haut). Il sert de nourriture à plein de petits poissons et il a besoin d’algues pour survivre. D’ou le fait que la grande barrière de corail soit un véritable écosystème.

Les coraux font d’ailleurs partie des écosystèmes les plus diversifiés de la planète. Ils représentent seulement 0,2 % de la surface océanique et abritent au moins le quart de toutes les espèces marines, constituant ainsi un habitat unique.

Les récifs coralliens, une barrière naturelle

Les coraux se développent entre la surface et les premières dizaines de mètres (les coraux ne se développent plus passé 30m de profondeur). Ainsi, les récifs coralliens forment une barrière absorbant de manière très efficace les éléments venant du large.

Ils absorbent l’énergie des vagues et participent ainsi à la réduction de l’érosion des côtes. Ils réduisent les dommages en cas de tempêtes, ouragans et autres cyclones, ainsi que, d’une certaine manière, l’énergie des tsunamis. 

Comme je vous le racontais dans mon récit introductif, les coraux m’ont empêchés d’avoir le mer pendant 2 jours en cassant les vagues qui nous avaient jusqu’alors bercées.

Leur action est tellement efficace que l’Homme les imite en immergeant des structures en béton le long de certaines de nos côtes fragilisées. Sans ce rôle protecteur, certains pays constitués d’atolls, comme les Maldives, les Kiribati, les Tuvalu et les Îles Marshall, qui sont littéralement bâtis sur les récifs coralliens, n’existeraient plus sans cette frange protectrice.

L’effet domino

Les récifs accueillent souvent les jeunes poissons qui vivront plus au large par la suite. Ils servent ainsi de refuge contre les prédateurs .

Ils sont aussi à la base de la formation d’autres écosystèmes. En effet, pour reparler des fameux poissons perroquets que je voulais absolument observer, le pâturage des formations coralliennes par ces derniers conduit à la formation de très grandes étendues de sable. Celui-ci, par l’action des courants, conduit à la formation de hauts fonds, d’îles et surtout, dans les zones propices, à la formation des mangroves et autres forêts côtières.

Les mangroves sont par ailleurs un des écosystèmes les plus recherchés par certaines espèces de poissons pour venir y pondre et pour la croissance de leurs petits.

Mais l’équilibre écologique de cet environnement est fragile. Si bien que certains scientifiques pensent que dans 40 ans, à cause la pollution, les coraux auront peut-être disparu. Les poissons qui le mangent risqueront donc de ne plus pouvoir se nourrir et ainsi mourir, ainsi que les prédateurs de ces petits poissons qui n’auront plus rien à manger, puisqu’ils ne mangent que ces poissons. Au bout de quelques temps, il pourrait ne plus y avoir de nourriture dans les abysses (grande fosse comme la fosse des Mariannes #clindoeilperso).

Les coraux face au réchauffement climatique

Les récifs coralliens sont uniques uniques en leur genre. Ce sont les plus grandes structures terrestres fabriquées par de tout petits organismes vivants, mais les coraux sont aussi des systèmes complexes, fragilisés par le réchauffement climatique.

Les coraux rivalisent avec les forêts primaires ou plus communément appelées « Forets vierges » (elles aussi menacées d’ailleurs) par la longévité des organismes qui y vivent.

Des enjeux humains et économiques

La survie des coraux est liée à des enjeux humains (coucou, c’est nous !) et économiques. En effet, un huitième de la population mondiale, soit environ 850 millions de personnes, vit à moins de 100 kilomètres de récifs et rien que de vivre comme nous le faisons, sans même mettre le bout d’un orteil dans la mer, a un impact sur leur éco-système.

Les coraux occupent également une place importante dans la vie de plus de 275 millions de personnes vivent à moins de 10 kilomètres de côtes et à moins de 30 kilomètres de récifs qui leur servent de bassins d’alimentation.

Pêche dans les eaux des récifs

Une large proportion des populations humaines vivant près des récifs se trouvent dans des pays en voie de développement et dans des nations insulaires ; elles dépendent donc, dans une grande proportion, de la nourriture directement prélevée dans les eaux récifales et des moyens directs et indirects de subsistance pouvant en être tirés.

Les animaux de ces récifs contribuent à environ un quart de la prise de poissons en moyenne dans ces pays. Des récifs « bien gérés » peuvent donner entre 5 et 15 tonnes de poissons, crustacés, mollusques et autres invertébrés par kilomètre carré et par an.

Du fait des revenus directement issus de la pêche dans leurs eaux, les récifs fournissent une ressource et des services d’une valeur de plusieurs milliards de dollars chaque année.

Selon une estimation, le bénéfice net total annuel des récifs coralliens dans le monde est de 36 milliards de dollars.

Coraux et tourisme

Les récifs sont souvent l’élément essentiel dans l’économie des régions tropicales qui les abritent. Les coraux attirent en effet plongeurs, apnéistes, pêcheurs récréatifs et amateurs de plages de sable blanc (coucou, c’est moi…). 

Plus de 100 pays bénéficient du tourisme lié aux récifs et le corail contribue à plus de 30 % des recettes d’exportation dans plus de 20 pays.

Les économies locales bénéficient de milliards de dollars provenant des visiteurs de leurs récifs auprès des entreprises exploitant les écosystèmes récifaux. Par le biais des services touristiques, des milliards de dollars sont collectés.

Dans de nombreuses petites îles, plus de 90 % du nouveau développement économique est tributaire de ce tourisme côtier. Le tourisme récifal, s’il est géré de manière durable, peut fournir des ressources alternatives ou complémentaires de revenus pour les communautés côtières dans 

BONUS : La chanson du corail qui vous fait également travailler votre anglais !

 

 

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