HISTOIRE : Zoom sur la civilisation inca

Les incas, l’or caché, les temples perdus, les légendes … et Tintin, en voila une civilisation qui ne manque pas d’attiser les rêves de chacun. En voila également une civilisation qui pour moi, néophyte que je suis, ne manque pas de me donner du fil à retordre pour tenter de vous la présenter de manière claire.

crédit : http://leverderideau.voyage/lempire-inca-la-force-de-la-culture-amerindienne/

Les incas sont un peuple de l’Amérique pré-colombienne (avant la naissance des Amériques tel que nous les connaissons aujourd’hui). Ils sont les héritiers des anciennes civilisations des Andes et seraient originaires de l’actuel Pérou. 

À leur actif ? Ce sont eux qui ont édifié le plus grand empire que l’Amérique ait connu (s’étendant de l’Équateur au Chili, rien que ça). Ils connaissent leur âge d’or entre 1450 et 1532 et malgré une courte  période de domination, c’est l’empire dont la chute est la plus connue. En effet, avec l’arrivée des conquistadors espagnols, ils perdent rapidement de leur puissance. Leur capitale Cusco était le « nombril du monde », le lac Titicaca en était le berceau, le Machu Picchu reste une énigme. Bienvenue chez les Incas !

Les origines

L’histoire de l’Empire Inca est basée sur plusieurs légendes variant selon les endroits. Voici deux des versions les plus connues :

Manco Cápac et sa sœur et épouse était Mama Occlo

« Inti le dieu du Soleil aurait eu, avec Pachamama, deux enfants. Ils les auraient envoyés sur la Terre. Ces deux enfants étaient , Manco Cápac et sa sœur et épouse était Mama Occlo. Pour mission, ils doivent trouver une terre fertile et fonder une civilisation brillante. Ils émergèrent donc du lac Titicaca, et fondèrent un village à Cusco (ou le centre du monde en quechua). Chacun d’eux apprenait des choses aux hommes qui y vivent, comme l’agriculture ou le tissage pour les femmes. Manco Cápac fut le premier Inca, ou « Sapa Inca »(seul Inca).  »

Quatre frères sont sortis de la grotte de Paqariqtambo près de Cuzco. Ils sont accompagnés de leurs sœurs-épouses. Ils cherchent une vallée fertile pour s’y installer. Manco Cápac jette en l’air son bâton d’or et découvre alors la plaine de Cuzco. Il y fonde une ville. Les autres frères sont pétrifiés. L’aîné dans la grotte des origines où il représente l’ancêtre souterrain des souverains incas ; le deuxième sur le mont Huanacuari et devient le fondateur de la fonction des prêtres. Le troisième est transformé en une borne de pierre dans la ville de Cuzco, il symbolise la prise de possession de la terre par les Incas.

Bon, sinon, aux origines préhistoriques, il y a 50 000 ans, une minorité d’humains venant d’Asie (ils étaient pas encore en bus mais quand même…) traverse un bout de terre qui la reliait à l’Alaska. Durant des milliers d’années, ils évoluèrent dans toute l’Amérique, et c’est un de ces groupes qui fondèrent les premières civilisations amérindiennes importantes.

Des scientifiques pensent que Cusco aurait été fondé au XIIIe siècle. Ils estiment que les Incas s’installèrent vers 1300 après J.C dans une haute vallée des Andes où se trouvait leur capitale. Les Incas seraient à l’époque, selon les scientifiques, une des nombreuses ethnies vivant dans ces régions, et comme les autres, ils aimaient la baston, les raids, et les pillages. Cet état d’insécurité et la menace constante de leurs voisins les obligent vraisemblablement à s’organiser et à former un état fort, militairement et politiquement.

Tracé de la ville Inca de Cusco. Il représenterait un Puma. Il est à noter que la forteresse d’Olletaytambo représenterait elle un lama et que le Machu PiCChu respecterait lui les ligne du condor !

Après plus de deux siècles d’expansions de leur territoire, les Incas avaient un empire si immense et puissant qu’on pouvait les comparer aux Romains ou aux égyptiens, qui avaient eux aussi des empires puissants et quelques délires architecturaux. 

Cet empire est dirigé par le Sapa inca. L’empire étant vaste, il est découpé en provinces, qui sont dirigées par des fonctionnaires royaux, hauts placés dans la hiérarchie (l’équivalent de nos préfets quoi), qui font leurs rapports à l’Empereur jusqu’à Cusco par des messagers. Un système de routes a été mis en place à travers les montagnes Andines. Le plus connu est le « Chemin de l’Inca ». On estime qu’il y a, approximativement, plus de 23 000 kilomètres de routes. Rallaint Cusco à Quito au nord (capital de l’actuel Équateur) et jusqu’au sud de Santiago de Chili. Outre pour le commerce, ces routes sont essentielles pour les affaires politiques. 

Le Sapa Inca

Le Sapa inca est celui qui dirige l’Empire. Il a la place la plus élevée dans la société. On le vénère et le respecte, car il est considéré comme le Fils du Soleil, une sorte de fils de dieu quoi. Personne ne discutait ses ordres et tout lui appartenait (terres, sujets…). Il se vêtait avec des habits somptueux et colorés, buvait et mangeait dans des plats en or. Pour que le souverain reste pur, on brûlait chaque jour ses vêtements portés la journée et ses restes de repas (un peu comme Floyd Mayweather sauf qu lui, tout le monde s’accorde à dire qu’il a craqué son slip). Il était souvent impitoyable avec ses sujets, comme, par exemple, si une personne lui parle, il peut la tuer, car cela est considéré comme un manque de respect. Il s’adresse à ses sujets par des intermédiaires. Aussi, une autre façon que les descendants du Sapa Inca soient purs, le souverain se mariait avec sa sœur (tu m’étonne qu’après ça âme mec ne veuille pas parler aux autres). Appelée « la Coya »(« l’Étoile »), elle est la seule à pouvoir donner un héritier « légitime ». Elle vit également dans le luxe avec son mari.

L’organisation de l’empire

Avec un empire si vaste, les Incas sont obligés de mettre en place une organisation de leur territoire très rigoureuse. « Empire inca » désigne ce qui s’appelle Tahuantinsuyu (à vos souhaits), c’est-à-dire en quechua « le Pays des quatre quartiers », car l’Empire est divisé en quatre parties. La division se fait en fonction de deux lignes principales NO-SE et SO-NE qui se croisent à Cuzco. Le quartier nord s’appelle Chinchasuyu (l’Équateur actuel), le quartier est se nomme Antisuyu (une partie de cette région est formée par la forêt amazonienne), le quartier sud est appelé Collasuyu et s’étend sur le sud du Pérou et le nord du Chili actuels), la partie ouest ou Chinsasuyu correspond à l’ouest du Pérou près de l’océan Pacifique.

Les quartiers dirigés par des apocuma sont encore divisés en provinces. Ces provinces sont dirigées par des gouverneurs. Pour les populations qui sont conquises, ce gouverneur retransmet les ordres, les lois et tout le bla-bla  du Sapa Inca (le grand chef hein !). Dans les provinces, des familles issues d’un même ancêtre sont liées par un esprit d’entraide appelé ayni et vivent en communauté. Chaque famille travaille pour toute la communauté, elles n’ont pas de terres attribuées. C’est leur chef qui dirige et organise chacun des travaux et qui répartit les lots de terres à travailler entres les familles. Ainsi, il n’y a pas d’esclaves chez les incas et chacun a une « corvée » qui concerne les travaux d’intérêts général (culture, construction d’édifices, confection de vêtement…).

Chaque civilisation andine conquise peut toujours vénérer ses dieux, parler sa langue mais doit savoir parler quecha… c’est la langue officielle quand même, faut pas déconner. Elle set à renforcer la cohésion de l’Empire, entre les peuples. Les mêmes lois sont imposées à tous.

Le quipu, on n’y comprend rien mais ça a l’air génial !

Musée Larco, Lima, Quipus

Souvent dépeint comme étant un peuple sans écriture, les Incas avaient en réalité développé un ingénieux système de communication faisant appel à des dispositifs mnémoniques : les quipus (punaise, entre le lac Titicaca, la civilisation Moche et maintenant les quipus… ils font pas d’effort aussi !)

Il s’agissait d’une sorte de collier constitué d’un cordon principal auquel étaient rattachées de nombreuses cordelettes pendantes recouvertes de nœuds. Selon un code  particulier de ligatures, ces nœuds auraient permis de stocker de l’information. Les Incas s’en seraient ainsi servis pour assigner des valeurs à des séries d’arrangements de « nœuds » selon le type de matière première utilisée pour la confection des quipus  (coton ou laine), la torsion particulière des fibres ou à l’aspect (recto ou verso) des ligatures. Un usage codifié de couleurs contribuait également à permettre leur lecture.

Le moyen le plus sûr de dévoiler ce secret des anciens Incas serait, bien sûr, de retrouver une traduction de quipu. En 1542, par exemple, des caciques indiens avaient été rassemblés pour effectuer des lectures pendant que des scribes espagnols notaient les traductions. Les chroniques de l’époque rapportent en effet que seule une élite, les quipukamayuq (« maitres du Quipu ») était habilitée à « lire » ces ligatures, qu’ils égrainaient entre leurs doigts à la façon d’un chapelet. Mais ces précieuses transcriptions furent à leur tour victimes des exactions des conquistadors espagnols qui, craignant qu’ils ne contiennent des récits idolâtres, les firent systématiquement détruire…

les Incas envoyaient ces quipus ainsi que d’autres messages (qu’ils se transmettaient de manière orale) avec une rapidité étonnante aux coins les plus éloignés de l’empire. On estime ainsi qu’il fallait moins d’une semaine à un message pour aller de Cuzco à Quito (2000km !!!).

Ces messagers, appelés « chasquis », étaient agiles et hautement entraînés. Ils se relayaient tous les 3km sur le vaste réseau routier et ainsi permettaient un contrôle de l’empire depuis Cusco.

Le plus souvent, les messagers étaient des hommes de 18-20 ans ayant reçu un entrainement en techniques d’attaque et de défense afin d’assurer la bonne arrivée des messages et des produits.

Le Machu Picchu, comme un échantillon des savoir-faire Incas


Le Machu Picchu, cette impressionnante cité inca, a été découverte en 1911 par Hiram Bingham même si, soyons clair, en réalité, il n’a jamais été complètement perdu. Oui car outre le fait que les locaux savaient très bien où il se trouve (en fait c’est un peu comme l’ile de Pâques ou les temples d’angkor, c’est une découverte uniquement pour nous, les peuples estrangés colonisateurs qui veulent marquer leurs noms un peu partout), en 1843, le lieu figurait déjà sur les cartes de l’allemand Herman Gohring.

Tout ce que nous avons pu apprendre des Incas depuis que nous arpentons la vallée sacrée, le Machu Picchu en est l’illustration parfaite.

Agriculture : Leur savoir-faire agricole pour commencer, avec ces immenses terrasses destinées à la culture du maïs (65% de leur alimentation !!!) par exemple. Il faut dire que la civilisation inca savait y faire pour travailler la terre, en tirer le maximum et la rendre fertile. D’ailleurs, ce savoir faire semble s’être transmis jusqu’à aujourd’hui puisqu’à l’arrivée de Hiram Bingham, des fermiers locaux étaient peinards installés sur les terrasses du temple ‘perdu », cultivant leurs plantations et regardant sans doute ce mec blanc comme un . S’extasier devant sa « découverte »… 

Leur culte du soleil : Avec plusieurs lieux qui ont été construits en son honneur. La porte du soleil (Inti Punku), qui surplombe la cité (et sous laquelle passe le fameux chemin de l’inca),  ou encore le temple du soleil, au coeur du Machu Picchu en sont les principaux exemples. Un observatoire astronomique a également été bâti,  le peuple inca comptant beaucoup sur les astres, ne serait-ce que pour la culture de leurs terres. Le 21 juin (solstice d’été en France mais en plein hiver au Pérou), est encore célébré aujourd’hui comme étant la fête du soleil. L’importance de ce jour se retrouvait jusqu’à dans leurs constructions.

L’eau : Avec le Machu Picchu, les incas illustrent toute leur ingéniosité en termes d’irrigation. On peut le constater encore actuellement à Ollantaytambo ou dans d’autres villes de la vallée sacrée mais le système prend réellement tout son sens lorsqu’il peut être étudié dans sa totalité. Comme dans la dernière cité inca. L’eau y a été acheminée par un système de canaux sur près de 2000 mètres d’altitude, pour irriguer les terres, mais aussi répondre aux besoins des hommes. Des fontaines sont visibles parmi les différents bâtiments. N’oublions également pas l’importance symbolique de cette eau, pour laquelle les incas construisaient des temples.

Médecine : Les plantes médicinales si chères à ce peuple, très avancés dans le domaine de la médecine. Un jardin a donc été aménagé au cœur des habitations de la cité,  dans lequel on retrouve notamment les incontournables feuilles de coca et la Muña (sorte de menthe aidant à la digestion) que vous pourrez bientôt aller goutter chez le père Assali s’il n’a pas perdu sa main verte !

Architecture : Comment parler des Incas sans parler  d’architecture . Les incas n’utilisaient pas de mortier, mais une juxtaposition parfaite des pierres, faite pour résister aux séismes (le Pérou étant une zone à risque). Pour les tailler ? Quelques outils en cuivre mais surtout… d’autres pierres. En les frottant les unes contre les autres, ils obtenaient ainsi la forme souhaitée. Grandes en bas, petites en haut, pierres taillées en angle… rien n’était laissé au hasard. Pas étonnant que la cité du Machu Picchu soit demeurée quasiment intacte encore aujourd’hui. C’est également les séismes qui permettent d’expliquer pourquoi les murs sont en biais et les portes formes des V. Vous voulez comprendre. Ecartez les jambes et demander à un camarade de vous pousser. Vous verrez que vous serrez bien plus stable que si vous garder les pieds joins !

Découvert en 1911, le site du Machu Picchu n’a cessé de faire parler de lui depuis. Forteresse, université, ville ou résidence impériale ? La raison d’être de ce monument ne semble toujours pas avoir trouvé une explication définitive. Une chose est sûre : il est le fruit du travail d’une civilisation à son apogée. Aujourd’hui, des experts en construction s’accordent à dire qu’il serait pratiquement impossible de reproduire un ouvrage d’une telle envergure, à 2400 mètres d’altitude.

Sources :

https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/l-enigme-des-quipus-incas-enfin-elucidee_104156

http://www.legendesvivantes.com/le-machu-picchu-vitrine-du-savoir-inca/

https://fr.vikidia.org/wiki/Incas 

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